Si, par définition un sculpteur travaille et modèle l’espace, Laure Polin perçoit l’espace qui lui est offert et dont ses œuvres devront prendre possession en les façonnant au creux même de leur intimité.
Elle ne fait pas de différence fondamentale entre une forme que l’on qualifie d’abstraite ou une forme que l’on qualifie de figurative. Qu’elle réalise un buste, ou une sculpture abstraite inspirée d’un modèle intérieur, elle créé des formes vivantes. Une forme vivante est une forme en pulsion, pleine, ténue, qui noue un rapport sonore avec une autre forme. Une sculpture est un ensemble de volumes qui se font écho et s’entendent mutuellement.
De cette entente doit naître l’harmonie. Sa sculpture appartient donc au domaine de la découverte. Elle ne cherche pas à illustrer une forme préétablie mais elle construit une forme qui lui fasse reconnaître le sentiment qu’elle porte. D’une multitude de mystères, elle tente sans cesse de LA révéler cette forme. Celle qu’elle portait à son insu , celle qui était enfouie dans la matière?…peu importe, ce sera celle qui émergera de toutes ses sensations de l’instant présent.
Les formes ou les postures signifiantes et symboliques révélées par son désir vont alors calligraphier la matière qu’elle va donner à lire. Dans les courbes et les déliés naissent des visages, des corps, des sensations, des mouvements, des rythmes.
Dans ce ballet de sensations, parfois des créatures mythologiques émergent, convoquant allégories et souvenirs, invitant le spectateur à entrer dans la danse. Mi figuratif, mi abstrait, son art voyage entre les deux.Cette artiste, familière des salons d’art contemporain en France et à l’étranger, expose régulièrement depuis 25 Ans.
Mlle Léa Rime, Directrice de la Galerie Libre Est L’Art