Jayon’I

Thomas ROBERT, alias JAYON’I ou Tom du AEMCREW a passé son enfance et son adolescence entre la Guadeloupe, Paris, et la banlieue parisienne. Son père, français, issu du mouvement hippie et devenu rasta, est un des précurseurs de l’infographie en France. Sa mère est une institutrice guadeloupéenne, qui adore chanter.

Thomas a appris l’anglais avant le français. Il est plongé dans la double culture antillaise et rasta. Avant même de savoir écrire il dessine beaucoup, il apprend seul à peindre avec des livres à l’adolescence tout en chantant du Bob Marley toute la journée.

A l’âge de 11 ans, il monte avec 2 amis un groupe de taggers urbains : les TNB (Tout Nouveaux Blacks) aux Abymes, en Guadeloupe. Deux ans plus tard il rejoint la Mafia K’1 Fri à Vitry, 94, avec DJ Sek : il monte alors sur son 1er podium à la cité Balzac. Il s’inspire aux sources du hip-hop US et français (NTM, IAM, Black Street, Nas). A l’époque des little MC de Vitry, il se lance avec ses amis dans la danse hip-hop dans les trains, puis à la MJC de Choisy-le-roi où son père répète avec son groupe de reggae. Thomas va prendre son 1er micro à la MJC pour du freestyle.

Puis s’enchaînent les photos des fresques et graffitis de la ligne du RER C, il admire notamment les fresques de Mode 2 et les T-shirt de Banga. Il achète un des premiers livres de graffiti : « Paris tonkar », et s’en inspire en Guadeloupe avec ses cousins Kris et Warner pour créer en 1993 le 1er groupe de graffeurs guadeloupéens : le AEMCREW  (Artistes en Mouvement). Ils reproduisent au début les graffs du 94 puis développent leur propre style. Le mouvement graff/tag est lancé en Guadeloupe !

Son dossier est accepté à l’école Corvisard mais ce projet qui lui tient à cœur ne pourra malheureusement aboutir et Thomas intègre finalement une section arts plastiques au lycée de Pointe à Pître. Avec ses amis Maj trafik et Pwoz -qui fait partie du MAC CREW- il passe ses journées à chanter et à dessiner ; il continue à rapper à la radio Tambour et fréquente AmiralT, Guadanostra et TNTsound (Tribu des Noirs Toasters) dans les sound systems de reggae.

Après avoir passé le bac, il part en 1997 dans la Caraïbe anglaise, à l’île de Trinidad & Tobago : il apprend la culture et la langue  jamaïquaines à l’université UWI. A la même époque il chante avec un directeur de gospel, Sterling Gittens, avec qui il  enchaînera les concerts. Il apprend le Steel band et prend des cours de dessin avec une artiste locale qui le prépare au Alevel art. Il passe le TOEFL en France, puis part à Londres afin d’intégrer le Kent Institue of Art & design, grâce à un port folio original comportant notamment des portraits réalisés dans les rues londoniennes. Il effectue un HND graphic design & illustration en 2 ans. Il continue en parallèle la chorale et la musique.

Il rentre en Guadeloupe en 2000. Il y fera sa première exposition : « Il explose la planète », accompagnée du single « la planète » au centre des arts et de la culture de Pointe à Pître. Il intègre le Grand ballet guadeloupéen en 2004, dirigé par la chorégraphe Beverly PARSONS. Il réalise une fresque pour la route du rhum, ainsi qu’une nouvelle expo autour du graff, ce qui attire l’attention des media et des radios de l’île.

En 2005, il part en Jamaïque pour rejoindre le College of Visual and performing art. Il continue son parcours artistique multiple. En 2006 il arrive en France, et s’inscrit au CIM (Centre d’informations musicales) à Paris XVIII. Il rencontre Banga avec lequel il se lie d’amitié. Il s’entraîne au breakdance à la gare de Lyon. Il va rencontrer tous les plus grands artistes internationaux de la scène hip hop reggae lors de leurs concerts (les Fugees, Missy Elliott, Damian Marley, Beres Hammond, )

Il repart en Guadeloupe où il va réaliser une fresque pour la route du rhum et il fait la promotion de son 1er album « One family ». Il rejoint le groupe Akiyo et travaille avec Charlie CHOVINO, le guitariste de François LADREZAU. Thomas continue le breakdance et évolue au centre du Gosier, en Guadeloupe, créé avec son père dans un collectif d’art (musique, sculpture, peinture, artisanat d’art).

En 2009, Thomas rejoint Banga à Clignancourt et produit des vêtements personnalisés dans le milieu artistique, il vend ses créations dans une boutique spécialisée de vêtements urbains dans le quartier de République. Thomas ressent le besoin de vivre plus près de la nature, il s’installe en Ariège. Il rejoint un groupe de reggae, Gangjah. En relation avec les artistes du coin, il monte plusieurs expos de street art avec des associations hip hop.

Après 4 ans en Ariège, il emporte son expo sur Marcus GARVEY en Ethiopie à Shashamane, terre promise des Rastas ! Il fréquente les galeries et lieux culturels dans la capitale, Addis Abeba. Il devient membre du Ethio Hiphop Community et continue de fréquenter les groupes de reggae. Le plus ancien hôtel d’Addis Abeba lui commande une fresque murale pour la façade extérieure, représentant l’impératrice Taytou Betul.

Il repart d’Ethiopie au bout de deux ans pour retrouver sa famille en Seine et Marne et reprendre les expos. En 2021, il expose à Fontainebleau avec une nouvelle galerie street art. Il développe en parallèle sa visibilité sur les réseaux sociaux et plusieurs plateformes de musique proposent son nouvel album, réalisé avec son frère : « Future history » de Jayon’I.

Mlle Léa Rime, Directrice de la Galerie Libre Est L’Art

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