J’ai toujours été attirée par l’Art avec un grand A, peinture, sculpture, affiches, architecture… Néanmoins, J’affectionne particulièrement le surréaliste, l’art abstrait, le cubisme où la couleur sublime les formes. Longtemps, j’ai griffonné sur tous les supports possibles la tête pleine d’images sans oser m’avouer que je voulais peindre. En effet, je ne me sentais pas légitime, n’ayant jamais suivi de formation artistique. Il y a une dizaine d’années, en autodidacte, j’ai troqué les crayons de couleur, pour les pastels secs. Mon envie de couleurs, de formes a pu se développer.
Assurément, les pastels offrent une palette de couleurs intenses et une luminosité absolue. J’ai tâtonné assez longtemps j’en conviens. J’ai testé un certain nombre de techniques, collages, feutres et acrylique. Dans un premier temps, pour acquérir des compétences, et dans un deuxième temps, pour apprécier quelles techniques seraient la plus adaptée à mon style. Ce temps de recherche a été source de plaisir et surtout la confirmation d’une réelle passion de peindre. L’acrylique m’a apporté un contentement certain. Effectivement, elle permet l’utilisation de toiles enduites de toutes tailles. J’apprécie de pouvoir m’exprimer sur de grandes surfaces, la couleur y est de suite transcendée. En outre, elle offre, grâce à son panel de médiums, offre des textures étonnantes.
Peu à peu, j’ai voulu sortir de ma zone de confort, pour essayer l’huile, technique moins immédiate, et surtout plus complexe. J’avoue aimer tout particulièrement l’huile pour sa luminosité, sa transparence, son intensité.
Si j’ai fait évoluer ma palette de couleur, j’ai aussi tenté le figuratif qui me semblait au départ totalement inaccessible. Je suis bien évidemment dans un style figuratif très stylisé car mon but est de provoquer une émotion avec une représentation symbolique et non une reproduction réaliste. Par exemple, avec ma série sur les arbres, je ne tente pas de montrer un arbre mais plutôt ce qu’il représente symboliquement pour nous, l’affect qu’il provoque. Sa majesté, sa protection, ses bienfaits qui nous donnent sécurité et nous sont précieux. Son rôle essentiel dans les mythes et objet de dévotion dans les premières croyances montrent son importance. La femme que j’ai peu à peu intégrée dans ma série des arbres, est Ève, ou la déesse Lilith dans la littérature sumérienne ou encore la nymphe Calypso dans l’Odyssée d’Homère. Dans ma série de féminités ou déesses, c’est la femme avec ou sans nature que je veux représenter sa douceur, le mystère, la force de la femme parfois cernée de végétation luxuriante et sauvage. J’aime dupliquer certains de mes tableaux avec une variation de couleurs, de visages. En parallèle, je continue d’explorer les possibilités infinies qu’offre l’art abstrait, les textures, les formes, les tâches, les ombres, car l’imagination est totale.